â€č retour

ParisWeb 2016

De retour Ă  la conf des gens qui font le web.

Comme en 2015, j’ai eu la chance d’aller manger les petits fours et en errant Ă  la recherche de tĂȘtes connues Ă  l’occasion de Paris Web 2016. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a plus de tĂȘtes connues par rapport Ă  l’an dernier.

Paris Web est une confĂ©rence annuelle basĂ©e Ă  Paris, qui rassemble le microcosme des artisans français du web autour de sujets touchant aux technologies du web, au design et Ă  l’accessibilitĂ©. Mon employeur m’y envoie Ă  condition que j’écrive un compte-rendu des conf auxquelles j’assiste, je les publie sur Medium pour en faire profiter le plus grand monde. Voici mon compte-rendu de Paris Web 2015 .

AprĂšs une mission assez longue chez un client, j’ai rĂ©intĂ©grĂ© mon Ă©quipe en interne le mois dernier : ça m’a permis de me rendre compte plus en dĂ©tail des savoirs et process qu’on a ensemble en interne. C’est sous cet angle-lĂ  que j’ai abordĂ© les diffĂ©rents talks de la confĂ©rence : d’une part dans le cadre de l’équipe, et aussi pour mon pĂ©rimĂštre. De plus, certains talks se dĂ©tachaient encore par leur caractĂšre universel, j’en parle Ă  la fin.

Si vous voyez des erreurs ou des flous dans ce texte, n’hĂ©sitez pas Ă  me contacter : @joachimesque )


Ce qui va ĂȘtre utile Ă  mon Ă©quipe

Est-ce que le dĂ©veloppement serait si amusant s’il n’y avait pas continuellement une nouvelle techno Ă  adopter ? J’ai entendu les collĂšgues parler de Docker et Capistrano, j’y pigeais rien. Jusqu’à ce que David Sferruzza explique le principe.

Pour Ă©viter de tout gĂ©rer soi-mĂȘme Ă  la main (ce que je fais pour mes projets perso), il y a toute une sĂ©rie d’outils pour travailler Ă  plusieurs sur le mĂȘme projet ou automatiser les tĂąches. Git, on l’utilise dĂ©jĂ  dans l’équipe, comme NPM ou Grunt. En revanche, tout ce qui est CI (IntĂ©gration Continue) ou dĂ©ploiement, on n’a pas encore touchĂ©. Les gars, regardez du cĂŽtĂ© de GitLab CI, Docker, Deployer ou Capistrano
 mais avant ça, regardez les slides (en attendant la vidĂ©o).

Le dĂ©ploiement manuel : non merci, j’essaye d’arrĂȘter !
Par David Sferruzza — Sur paris-web.fr — Les slides


Certains de nos projets n’ont pas besoin de grosse base de donnĂ©e, d’énormes serveurs qui peuvent traiter des millions de requĂȘtes Ă  la minute. Parfois, moins c’est mieux. En l’occurence, la technologie commence Ă  ĂȘtre mature du cĂŽtĂ© des gĂ©nĂ©rateurs de sites statiques ; bien utilisĂ©, un systĂšme statique auquel on ajoute un Headless CMS est plus performant, scalable et moins cher. Bref, il y a plein d’outils sympathiques Ă  dĂ©couvrir. Peut-ĂȘtre mĂȘme un peu trop .

Ne passons pas à cÎté des choses simples
Par Franck Taillandier et Bertrand Keller — Sur paris-web.fr — Les slides & le support texte


Un site dans une langue, c’est bien, dans plein de langues c’est mieux mais beaucoup plus compliquĂ©. L’internationalisation (i18n pour les intimes), c’est Ă  penser en amont, et ça impacts toutes les Ă©tapes du dĂ©veloppement. Du contenu (qui va traduire ?) au back-end (comment stocker les dates ?) au design (Ă©criture de gauche Ă  droite, de droite Ă  gauche ? polices de caractĂšres adaptĂ©es ?) au rĂ©fĂ©rencement, ou Ă  l’intĂ©gration de fonctionnalitĂ©s (quels outils utiliser ? Google est interdit en Chine), rien ne s’improvise, il faut tout spĂ©cifier dĂšs le dĂ©but.

Lancer son site Ă  l’international, facile ? Oui, si l’on pense Ă  tout !
Par AurĂ©lie Guillaume — Sur paris-web.fr — Les slides


Paris Web m’étonne toujours par les moyens dĂ©ployĂ©s, notamment en matiĂšre d’intervenants Ă©trangers. On a une traduction simultanĂ©e assorti d’une vĂ©lotypie, comme ça c’est accessible pour tous, mĂȘme ceux qui ne comprennent pas l’anglais. C’est fou. Comme ça on peut avoir des intervenants Ă©trangers et on ne reste pas Ă  tourner en rond dans notre communautĂ© web française.


Les tests d’utilisabilitĂ© sont une Ă©tape cruciale du dĂ©veloppement d’un produit, malheureusement le manque de moyen nous empĂȘche de bien le faire (ou le manque d’intĂ©rĂȘt de la part des dĂ©cideurs, mais ça c’est un autre problĂšme). Tester une app mobile, c’est la mettre entre les mains d’un sujet qui n’y connait encore rien et voir s’il s’en sort. Filmer ces tests, c’est parfait pour se souvenir des rĂ©sultats, pour communiquer plus facilement, et pour gĂ©nĂ©rer de l’empathie avec les vrais utilisateurs.

LĂ , Belen Pena et Bernard Tyers nous proposent un protocole Ă  faire soi-mĂȘme (DIY, Do It Yourself ), Ă  base de webcams, de patafix, de Linux et de piĂšces de Meccano, pour filmer l’écran et le visage d’un testeur, et mieux comprendre ses rĂ©actions. Le talk Ă©tait trĂšs rĂ©ussi : ils ont pu faire une dĂ©monstration sur la scĂšne pour tester le site des AĂ©roports de Paris sur mobile. Le site lui-mĂȘme est inusable.

CDG airport web site totally destroyed on stage by conference on mobile user testing #parisweb HILARIOUS !!!

— Daniel Glazman (@glazou) 29 septembre 2016

DIY Mobile Usability Testing
Par Bernard Tyers et Belen Barros Pena — Sur paris-web.fr — Les slides


Il est des talks dont je ne comprends pas tout, mais dont je sais qu’ils peuvent ĂȘtre importants. La sĂ©curitĂ©, par exemple, c’est important. Les donnĂ©es de chacun sont Ă  la merci des hackers, plus personne n’est Ă  l’abri. La sĂ©curitĂ© est la responsabilitĂ© de toutes les entreprises (PME comme CAC 40). JĂ©rĂ©mie Jourdin et Benjamin Leroux sont experts en sĂ©curitĂ© et donnent quelques pistes pour envisager les bonnes pratiques de sĂ©curitĂ© dĂšs le dĂ©but d’un projet. Ça peut vouloir dire Ă©viter les mauvaises dĂ©cisions (mauvais usage de chiffrement, pas de logs
), prises pour de mauvaises raisons (time to market, faible sensibilisation sĂ©curitĂ©, manque de contrĂŽles
). La sĂ©curitĂ© ça s’apprend, il ne faut pas rĂ©inventer la roue et investir dans des bons process.

Web Security by design
Par JĂ©rĂ©mie Jourdin et Benjamin Leroux — Sur paris-web.fr


Le retour d’expĂ©rience, c’est un exercice un peu pĂ©rilleux : comment rapporter les enseignements d’un projet, sans partir trop dans le dĂ©tail et rester pertinent ?

Le talk de NoĂ«lie Andrieu est bien conçu sur ce plan lĂ . Au lieu d’une liste technique de ce qui a Ă©tĂ© fait dans le projet en question, elle nous parle de l’approche personnelle Ă  adopter, de mĂ©thodes qui permettent de comprendre/mesurer/ĂȘtre Ă  l’écoute pour bien avancer. Étaient abordĂ©es aussi les questions du management, et son utilitĂ©, ainsi que les personnes : la maturitĂ©, positivitĂ© et l’écoute dont elles doivent faire preuve. Plein d’idĂ©es utiles, j’attends les slides !

Retour d’expĂ©rience sur la refactorisation d’une application d’e-mail
Par NoĂ«lie Andrieu — Sur paris-web.fr


Ce qui va m’ĂȘtre utile

Le syndrome de l’imposteur, c’est le dĂ©calage entre les compĂ©tences perçues et les compĂ©tences rĂ©elles. Quelqu’un qui en souffre trouvera toutes les excuses pour ne pas faire valoir son expĂ©rience. « J’ai pas de diplĂŽme/expertise/idĂ©e cool Â» (rayez la mention inutile)

Pour s’en dĂ©faire, pourquoi ne pas redĂ©couvrir ses compĂ©tences en les mettant en avant en participant Ă  des confĂ©rences ou en participant au monde de l’Open Source ? Ici, AgnĂšs Haasser raconte comment elle a dĂ©passĂ© ce syndrome, et conclut que ce qui est Ă©vident pour soi ne l’est pas forcĂ©ment pour tous : c’est bien de partager ses connaissances.

LibĂ©rĂ©e, dĂ©livrĂ©e
 du syndrome de l’imposteur
Par Agnùs Haasser — Sur paris-web.fr — Les slides


L’Open Design, c’est curieux. On connait l’open source pour le dĂ©veloppement logiciel, mais pour le design c’est loin d’ĂȘtre aussi riche et dĂ©veloppĂ©. À travers quelques exemples, My LĂȘ nous a montrĂ© l’effervescence autour du partage en matiĂšre de design. Au niveau des connaissances, les designers on tendance Ă  cacher leurs process, sans doute parce qu’ils sont payĂ©s pour le process. La solution c’est d’ouvrir, de partager. Dans le monde typographique, quelques fonderies libĂšrent leurs polices, notamment Velvetyne ou Open Source Type Foundry. Si on choisit ces d’utiliser ces typos, on lutte contre l’uniformisation (voir le talk suivant) et on soutient la dĂ©marche des graphistes dans l’Open Source. Le troisiĂšme exemple portait sur le rebranding de Mozilla.

À la suite de ce talk, il y a eu une informelle (une conf « improvisĂ©e Â», espace de conversations). Il en est ressorti plusieurs idĂ©es chĂšres aux graphistes

  • le design est perçu moins comme une expertise que comme un truc artistique sur lequel tout le monde doit avoir un avis
  • le rebranding de Mozilla est l’exemple mĂȘme du design by committee , et gagnerait peut-ĂȘtre Ă  un benevolent dictator pour trancher
  • @hellgy conseille de demander pourquoi ? Ă  chaque commentaire, ça a tendance Ă  dĂ©partager ce qui est pertinent de ce qui ne l’est pas
  • @l_myle_l ajoute la rĂšgle des 5 pourquoi , qui fait la mĂȘme chose, mais encore plus profondĂ©ment
  • le plus important pour faire accepter un design, c’est la pĂ©dagogie

Open Design
Par My LĂȘ — Sur paris-web.fr — La transcription


En ce moment, tous les sites se ressemblent ! , c’est le constat qui ouvre la prĂ©sentation. Il y a beaucoup d’homogĂ©nĂ©isation dans le web, due au plagiat ou aux templates, ou au syndrome de on-ne-va-pas-rĂ©inventer-la-roue. Utiliser un thĂšme dĂ©jĂ  fait, c’est utiliser une antisĂšche qui n’a pas la bonne rĂ©ponse. Le principal, nous dit AmĂ©lie Boucher, c’est d’ĂȘtre soi, et d’apporter du sens aux projets. Pour ça, il faut rechercher, trouver un regard neuf, se poser les bonnes questions et dĂ©couvrir le domaine. Ça passe aussi par le dĂ©tail, rĂ©flĂ©chir Ă  ce qu’on veut montrer/cacher, et ĂȘtre conscient qu’une rĂ©ponse de design peut ĂȘtre liĂ©e au contenu. Le process peut aussi aider, par exemple en se mettant dans la peau de l’utilisateur, en ne partant de rien ( l’esprit du dĂ©butant ), en faisant attention aux fausses bonnes idĂ©es que sont le benchmark ou le brainstorm, et surtout en sortant de sa zone de confort.

C’était une prĂ©sentation trĂšs intĂ©ressante, que je conseille Ă  tout travailleur « crĂ©atif Â».

Questionnements sur l’Internet prĂȘt-Ă -porter
Par AmĂ©lie Boucher — Sur paris-web.fr — les slides


Les sĂ©lecteurs CSS, il y a des tonnes Ă  dire sur ce sujet, mais GaĂ«l Poupard s’est bien dĂ©brouillĂ© pour en tirer la substantifique moelle, en proposant Ă  la fin son projet a11y.css , un outil CSS pour contrĂŽler le markup HTML sur certains sujets d’accessibilitĂ© (genre contrĂŽler la prĂ©sence de l’attribut lang dans la balise .

L’usage de sĂ©lecteurs dans le genre de [aria-hidden=”true”] au lieu d’ajouter/enlever des classes spĂ©ciales dans nos scripts peut ĂȘtre plus pratique. On peut aussi en Ă©conomiser en utilisant [class=”btn”] au lieu de .btn.btn-red.btn-big ou autre horreur. Et puis ça, c’est joli : main + * { margin-top: 1em; } (au lieu de faire des tas de p:first-child { margin-top: 0; }).

Maintenant, il faut que je me renseigne sur Atomic CSS et Tachyons , je crois que ça peut m’intĂ©resser.

Il n’y a pas que class et id dans la vie
Par GaĂ«l Poupard — Sur paris-web.fr — La transcription


Cette prĂ©sentation trĂšs complĂšte portait sur les nouveautĂ©s qu’apportera la spec HTML5.1, par exemple les service workers , les notifications push , l’API Gamepad (pour les jeux dans le navigateur), et les trucs dont on ne sait pas encore si ça existera un jour (genre ContentEditable ).

HTML 5.1 + Web Platforms API
Par LĂ©onie Watson et Charles McCathieNevile — Sur paris-web.fr — Les slides


Leboncoin, c’est le site jaune qui a changĂ© rĂ©cemment (mais pas trop). Son design est basĂ© sur la simplicitĂ© d’utilisation, lors de la refonte responsive, l’accent a Ă©tĂ© mis sur l’UX, le « pixel Â» est passĂ© aprĂšs. Pour un tel projet, ils ont rassemblĂ© des talents trĂšs diffĂ©rents mais complĂ©mentaires, et ont coupĂ© la chaine dĂ©cisionnaire habituelle. Il leur a fallu se former auprĂšs d’autres Ă©quipes de leur groupe, et auprĂšs de consultants extĂ©rieurs. Avec 40% de visiteurs sur mobile, la refonte Ă©tait un vrai enjeu, qu’ils ont pu rĂ©ussir en faisant les changements petit Ă  petit, workflow par workflow. Ils ont pu recruter un trĂšs grand nombre de testeurs pour leurs beta grĂące aux rĂ©seaux sociaux (il leur a fallu lire 70000 rĂ©ponses). Les leçons finales, c’est de faire les features progressivement, d’écouter les utilisateurs, de ne pas trop se couper des dĂ©cisions des autres Ă©quipes de la boĂźte (c’est plutĂŽt important, ça), et surtout de bien communiquer au sein de sa propre Ă©quipe.

Leboncoin, les coulisses d’une refonte graphique
Par Margaux Chenard et JĂ©rĂ©mie Pereira— Sur paris-web.fr


Une expertise de graphiste au milieu d’une Ă©quipe de dev c’est toujours une richesse, mais ça passe d’abord par le partage et la prĂ©sentation du mĂ©tier (peu de dĂ©veloppeurs savent en quoi ça consiste vraiment), et cultiver les Ă -cotĂ©s comme le dessin, etc. Et puis ça peut ĂȘtre intĂ©ressant d’avoir l’avis de devs sur des sujets de graphistes.

Une graphiste parmi les dev
Par Florie SĂ©chaud — Sur paris-web.fr


Ce qui va ĂȘtre utile au plus grand nombre

En regardant mes notes, il y a trois talks qui m’ont vraiment enthousiasmĂ©, c’est lĂ  qu’il y a le plus de pages noircies, de mots soulignĂ©s et de flĂšches dans tous les sens. Étrangement, c’est des sujets plus larges que de la technique ou du retour d’expĂ©rience, ça a Ă  voir avec le web et la façon dont il influence les sociĂ©tĂ©s.

Les donnĂ©es personnelles, c’est le pĂ©troles du web ; qui a un gisement de data, domine. Apple rĂ©colte, Google rĂ©colte, Amazon en sait sĂ»rement plus sur moi que ma maman, Facebook et Twitter n’en parlons pas. Il y a aussi les data brokers , qui rĂ©cupĂšrent toutes les donnĂ©es utilisateurs possibles, les croisent, et en font des profils le plus dĂ©taillĂ© possible pour nous envoyer des publicitĂ©s pour du viagra.

L’existence de donnĂ©es utilisateur peut ĂȘtre positive mais elle est beaucoup plus souvent nĂ©gative. Quand le site d’une pharmacie contient un tracker de Google, Google sait quels mĂ©dicaments j’achĂšte, et donc quelles maladies je peux avoir.

En tant que professionnels du web, on a une responsabilitĂ© dans la protection de la vie privĂ©e, la notre et celle des utilisateurs pour qui on fait des sites. En l’absence de contexte, toutes les donnĂ©es doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme sensibles ; une donnĂ©e peut ĂȘtre indirectement sensible. Adoptons un principe de prĂ©caution, et offrons la possibilitĂ© aux utilisateurs de modifier/supprimer leurs donnĂ©es.

Il faudra donc « dĂ©ratiser Â» nos sites, notamment en analysant les logs ou en hĂ©bergeant les outils soi-mĂȘme (au lieu de faire appel Ă  Google), en hĂ©bergeant aussi ses typos et en n’incluant pas de maps google
 Il faudra aussi toujours activer le chiffrement, rĂ©internaliser/dĂ©sexternaliser les donnĂ©es, par exemple les commentaires, ne pas empĂȘcher les utilisateurs de protĂ©ger leur vie privĂ©e, et plein d’autres choses.

Anatomie d’une dĂ©sintoxication Web sous surveillance
Par Thibault Jouannic — Sur paris-web.fr — Le support texte — La transcription


Le Web a Ă©normĂ©ment grossi depuis ses dĂ©buts il y a 20 ans ; les pages web ont grossi 115 fois : plein d’images, de scripts, de typos, etc. GrĂące Ă  l’explosion du web et maintenant des apps, Internet a une empreinte environnementale plus grande que deux fois la France.

Le principal impact se situe au niveau des terminaux, et non des rĂ©seaux ou des serveurs ; en tant que dev web, on ne peut pas allonger la durĂ©e de vie des smartphones et ordinateurs personnels
 en revanche, on peut rĂ©duire le besoin en terme de serveurs et de bande passante. L’important, c’est la frugalitĂ© et l’efficience.

Malheureusement, il n’existe pas de certification officielle « Ă©coconception de services numĂ©riques Â» type Ă©colabel, bien qu’il y a une demande de la part de grands groupes ( Il ne faudrait pas non plus que ça devienne un argument de green-washing). En revanche, beaucoup de petites structures en France se posent la question et bĂątissent des rĂ©seaux de connaissance et de bonnes pratiques au niveau rĂ©gional.

Parmi les bonnes pratiques Ă  dĂ©velopper, il faut centrer la conception sur le fonctionnel ( Le designer en moi est horrifiĂ©, l’utilisateur en moi applaudit des deux mains, l’écolo en moi enlĂšve ses chaussures pour applaudir aussi des deux pieds ), avec une approche frugale et sobre. Au niveau design et UX on bosse en mobile first, on purifie l’interface (pas trop d’images—bande passante—ou d’animations—puissance processeur), au niveau technique on adapte les choix techno Ă  l’usage ( voir plus haut la confĂ©rence sur les sites statiques ), on Ă©vite les plugins genre flash ou java, etc


Dans l’esprit des gens, le web est immatĂ©riel. Mais nous, les concepteurs, on sait que tout ça a un coĂ»t, Ă  nous de rĂ©duire ce coĂ»t.

Éco-conception : mon site web au rĂ©gime
Par FrĂ©dĂ©ric Bordage — Sur paris-web.fr — Les slides


Bruce Lawson travaille chez Opera, les dĂ©veloppeurs du navigateur Ă©ponyme. Chez Opera, ils se prĂ©occupent Ă©normĂ©ment des 4 milliards d’internautes Ă  venir, en provenances des pays en dĂ©veloppement. Sa confĂ©rence Ă©tait trĂšs intĂ©ressante pour briser les idĂ©es reçues sur tous les utilisateurs qu’on ne voit pas. ÉnormĂ©ment de gens n’ont pas commencĂ© avec Internet sur un ordinateur, par exemple, mais via un tĂ©lĂ©phone mobile. Il faut donc penser Ă  construire le web en tenant compte de ces limitations. Par exemple, au lieu d’apps faites depuis un marketplace, les progressive web apps sont beaucoup mieux : toujours Ă  jour, et peuvent s’utiliser sur toutes les plate-formes, et mĂȘme offline grĂące aux Service Workers . C’est d’ailleurs en Asie et en Afrique qu’on voit le plus de web apps natives ( Pour des exemples, voir pwa.rocks ).

_It doesn’t matter how smart your device is, if your network is dumb
_Pour accĂ©lĂ©rer l’accĂšs au web, Opera a mis en place un navigateur proxy : les pages visitĂ©es par un utilisateur sont compressĂ©es par un serveur, puis envoyĂ©es au device de l’utilisateur, de maniĂšre dĂ©gradĂ©e certes, mais beaucoup plus rapide. Il faut donc oublier les typos web (surtout pour les icĂŽnes, le SVG c’est le bien), les coins arrondis ou les animations. LĂ  on parle web basique, mais web accessible sur un rĂ©seau lent ou soumis aux coupures de courant.

WWW : World Wide Web, not Wealthy Westerners’ Web
Par Bruce Lawson — Sur paris-web.fr — Les slides


J’ai aussi assistĂ© Ă  deux ou trois autres talks assez intĂ©ressants mais peu pertinents Ă  ce compte-rendu, et aux lightning talks, trĂšs sympa
 mais j’ai pas pris de notes, il faudra les regarder en vidĂ©o.

Parmi les sujets des talks auxquels je n’ai pas assistĂ© et qui m’intĂ©ressaient aussi, il y avait :

  • La Blockchain , on m’en a dit le plus grand bien (et sans langue de bois)

  • Les Beacons , comment augmenter le monde physique, dans le cadre par exemple d’une visite de musĂ©e ?

  • L’accessibilitĂ© dĂ©complexĂ©e , j’admets que le rĂ©sumĂ© me laisse sur ma faim, j’attends la vidĂ©o

  • Les ateliers de co-conception UX , j’admets volontiers que l’UX est pour moi un domaine Ă  explorer (mais Ă  la diffĂ©rence de beaucoup de directeurs artistiques qui se la pĂȘtent, je sais que c’est une discipline Ă  part entiĂšre et pas juste une excuse pour vendre du design minimaliste et des boutons hamburger), heureusement les slides sont dĂ©jĂ  lĂ 

  • Les Progressive Web Apps , j’attends la vidĂ©o avec impatience, Ă©tant donnĂ© que la salle Ă©tait archi-pleine

  • L’accessibilitĂ© au delĂ  des rĂ©fĂ©rentiels , il faudrait dĂ©jĂ  que j’arrive Ă  sensibiliser les gens pour qui je fais des sites, sur les sujets de l’accessibilitĂ©. Mais c’est bien de savoir comment aller plus loin

  • Le design de l’audio , un talk dont on m’a beaucoup parlĂ©, et que j’ai pu revoir avec Carine , la confĂ©renciĂšre

J’ai lu quelques articles au sujet de cette Ă©dition de ParisWeb, sur le manque de diversitĂ© dans le type de confĂ©renciers prĂ©sents (depuis 10 ans). Personnellement, je suis pour plus de diversitĂ©. En tant que participant, j’ai Ă©tĂ© content de voir sur la scĂšne et dans les couloirs des gens qui ne me ressemblaient pas. Je sais que l’organisation de ParisWeb fait beaucoup de travail dans ce sens, il faut continuer, et amplifier le mouvement. Je ne dis pas ça pour plonger moi aussi dans la polĂ©mique, mais bien pour souligner l’importance de la discussion.


En conclusion de ce long—trĂšs long—compte rendu, j’ai appris plein de choses et passĂ© des bons moments avec des amis professionnels que je ne vois que pas assez souvent. L’an prochain j’y reviens, avec peut-ĂȘtre une idĂ©e de confĂ©rence sous le bras, mais surtout avec plein de collĂšgues. Ils verront Ă  quel point c’est fondamentalement bien de se connecter Ă  tant d’autres gens qui partagent leur savoir, leurs pratiques, leur foi dans le web.


Initialement publié le sur Medium.


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